Design - Andy Mueller

Magicien du graphisme skate

Par Sir Mac Gohan

Les planches de skate Girl ou Chocolate, les chaussures Lakai, la gamme textile the Quiet Life… si vous avez déjà vu ou acheté ces produits c’est que vous êtes familiarisés à l’œuvre d’Andy Mueller peut-être sans le savoir. Ce type est derrière les manettes, la souris, le stylo, le poska, l’écran ou la feuille de papier de ces labels. Bref c’est celui qui conçoit les jolis dessins et les logos de ces marques au caractère unique. Andy est un peu un Geek. Le quinquagénaire souriant qui cache sa timidité derrière de larges lunettes explique : « Ma passion pour le design et le skate a transité par paliers. J’aimais dessiner à l’école. Ma mère était passionnée de photo et elle en a fait son métier. Un jour mes parents m’ont naturellement offert un appareil. C’était un Pentax K1000. J’ai commencé à faire de prises de vues de ci et de là ». Andy a été connu comme étant celui qui immortalisait des tranches de vie avec un toucher particulier. Comme il évoluait au sein d’un milieu rythmé par la musique et que ses potes enregistraient des albums, il a été pris à parti. « On m’a rapidement demandé de shooter des scènes de live pour agrémenter les pochettes de disques et comme la photo atteignait ses limites j’ai proposé des illustrations que j’ai griffonné et ça a plutôt cartonné », raconte-t-il. En 1993 c’est la rencontre avec Spike Jones, un des co-fondateurs de la marque Girl Skateboards qui propulse Andy dans cet univers à roulettes.

Immédiatement après avoir vu le boulot de Mueller, Jones lui propose de travailler pour lui : il en résulte une série, puis une seconde qui seront produites avant que notre artiste soit engagé comme salarié à plein temps au sein de la société.Se consacrant à la photo, à l’illustration, au design ou à la sérigraphie, Mueller redéfinit ses techniques créatives : « J’ai beaucoup travaillé sur ordinateur et lorsque ce process s’est démocratisé à l’extrême, je suis revenu sur des méthodes plus classiques. Je dessine beaucoup à la main et j’utilise des pigments colorés avant de rendre la création reproductible par des méthodes de numérisation ». Comme tout créatif Andy aime avoir le champ libre dans ses travaux. Le projet The Quiet Life est une forme de réponse à ce besoin.

« Qu’il s’agisse d’une commande ou d’un projet personnel, je démarre toujours de la même manière.J’essaie systématiquement d’introduire ou d’insuffler ma touche personnelle. Je crois qu’elle est reconnaissable aujourd’hui. C’est comme une signature qu’on devine. Cependant j’aime sauter d’un projet d’entreprise à un autre plus intime et spontanée de façon à faire respirer mes aspirations. Ce dernier point me permet de choisir mon sujet ! », reprend Mueller en souriant et en admettant qu’il est cependant toujours plus fun de créer un visuel pour une board que de mettre en page un catalogue.

N’allez cependant pas vous imaginer que le personnage est prisonnier d’un studio.

Il shoote toujours autant avec sa caméra dans l’arène urbaine, des scènes d’action ou lifestyle. «  C’est un boulot de rêve. En plus avec les technologies actuelles et la connectivité je peux travailler depuis n’importe quel endroit de la planète », révèle un magicien de l’image qui compte plus de 100 décos de boards à son actif. Comme une bande ou un team, le prestidigitateur s’appuie sur des associés et des références comme Evan Hecox, Mike O’ Meally, Robert Frank, Frank Lloyd Wright, Milton Glaser tous emprunts d’une sensibilité en accord avec les gammes du graphiste.