Skate Influences - Rencontre avec Spike Jonze

“AKA Adam Spiegel“ virtuose de l‘image

Par Sir Mac Gohan

Adam Spiegel (aussi connu sous le sobriquet de Spike Jonze) est un ancien rider de BMX freestyle passionné de skateboard. Après ses premières publications iconographiques au sein de magazines consacrés au bicross, il décide de documenter la scène skate puis de se tourner vers la réalisation de courts métrages en vidéo. Excentrique, passionné et créatif, la musique, les action-sports et les idées folles sont devenus ses domaines de prédilection. Spike aime aussi scénariser ses productions aux relents Hollywoodiens en marge. Un véritable bol d’air frais tant sur le plan du cinéma que sur celui des montages propres au ride.

Petit point en interview, ça vaut le détour car à ce niveau ce n’est plus de l’image mais un véritable message !!

Sir Mac Gohan : Salut Spike, la forme ? Tu habites où sur la planète ?

Spike Jonze : Je vais plutôt bien. En ce moment je réside à New York.

Sir Mac Gohan : Bonne ville. Est ce que tu peux y skater ?

Spike Jonze : Je skate toujours c’est ma passion. Je n’ai pas réellement ridé en ville. Je suis parti en trip avec Rick Howard et la team Girl et là j’en ai profité. Tu sais rider avec ces types te motive tellement que je ne sais pas comment expliquer… Quand je suis seul je n’ai pas le même power pour prendre ma board et aller manger du bitume. C’est comme un besoin de présence de tueurs en la matière pour pouvoir me dépasser. Je ride plus souvent et mieux que jamais avec mes potes pros.

Sir Mac Gohan : Tu donnes l’impression de toujours chercher à te dépasser. Tu es un perfectionniste dans l’âme ?

Spike Jonze : Oui c’est peut être le mot, oui. Je suis très ouvert cependant et je cherche plein de pistes de créativité. J’exige cependant que les choses que j’entreprends soient parfaites. Quand je travaille avec des gens comme des acteurs par exemple, j’attends aussi que les idées ou les concepts viennent de leur part autant que de la mienne. C’est naturel. Je me dépasse surtout Spike jonze à un gala en noeud papillongrâce aux autres en somme.

Sir Mac Gohan : A quoi peux ressembler une journée de routine ?

Spike Jonze : Bof, dur à expliquer. Aucune ne ressemble à une autre. Déjà je peux te dire que je suis un privilégié. Privilégié d’entreprendre la vie dont j’ai toujours rêvé et ne pas dissocier le travail des loisirs. Mes journées normales sont remplies de travail. Parfois ça paie et parfois non mais je m’en fiche éperdument. Je m’éclate à fond au final.

Sir Mac Gohan : Y a-t-il un langage spécifique aux vidéos de skate selon-toi ?

Spike Jonze : Certainement oui. Sabotage, le clip des Beastie Boys est sans-doute mon montage musical le plus proche de ce que peut être une vidéo de skate. L’idée est d’être libre et de ne pas savoir à l’avance ce qui va se passer, ce qu’on va faire et où on va tourner. En fait on est en voiture, on regarde autour de nous et spontanément on décide de s’arrêter, de filmer et les gars tentent des combos. C’est ultra spontané en réalité. Il n’y a pas de programme.

Sir Mac Gohan : Qu’est ce que la culture skate peut, selon toi, amener aux autres cultures ?

Spike Jonze : Je ne sais pas si le rôle du skate est d’amener de la culture ailleurs. Je sais que de nombreuses marques qui ne font Spike jonze joaquin phoenix herpas partie de cet univers tentent de se l’approprier. Nous avons construit nos propres codes et nous devons les protéger en quelque sorte. Cependant il est évident que tout cet univers alternatif possède des passerelles avec d’autres comme la musique, la photo … un musicien reste cependant un musicien et un skater, un skater. C’est aussi vrai qu’il existe des riders qui jouent super bien de la guitare.

Sir Mac Gohan : Quelles sont tes vidéos de skate favorites ? Quelles sont les tricks les plus fous que font tes potes ? Et puis aussi quels sont tes riders favoris ?

Spike Jonze : Mes riders, très simple : Mark Gonzales, number one ! Après il y a Jason Lee, Rick Mac Crank, Natas Kaupas. Les tricks que j’affectionne le plus : le wallies de Mark, les fandangles de Koston. Ah les vidéos : Future Primitive c’est ma favorite ! Il y a aussi Animal Chin, Questionnable, la Plan B. Beaucoup d’inspiration pour moi tout ça.

Sir Mac Gohan : Peut-on considérer  les vidéos skate comme une forme d’art?

Spike Jonze : En un certain sens oui à partir du moment où ça apporte quelque chose de nouveau. C’est souvent le cas dans le skate. J’avais travaillé pour World Industries et Santa Monica Airlines mais les productionsspike jonze photos serie for girl skateboard co ne me représentaient pas assez. C’était juste un produit de commande. Je n’aimais pas trop en toute honnêteté un truc comme Rubbish Heap que j’avais créé par exemple. Je me suis penché sur le problème en tentant de me dépasser puis Girl est arrivé avec deux motivations principales: celle de mettre du fun dans le skate et celle de rassembler des types qui kiffent être ensemble. C’est ce qui nous a conduit, dans la simplicité finalement, à mettre la barre plus haut. Fully Flared, Pretty Sweet, Yeah Right …ont cette histoire dans leur ADN.

Sir Mac Gohan : Petite anecdote derrière tes premières productions ?

Spike Jonze : La chose la plus sérieuse que j’ai faite : acheter une caméra 16mm alors que tout le monde tournait en Hi8. C’était une idée originale qui a marqué par la différence de rendu.

Sir Mac Gohan : Retour sur ta carrière. Quels sont les projets sur lesquels tu as le plus kiffé travailler ?

Spike Jonze : Her, Being John Malkovitch pour le versant Hollywood. Root Down des Beastie Boys sur le plan musical, Mouse et Pretty Sweet pour les action-sports !

Sir Mac Gohan : Tu peux parler de tes projets d’avenir ?

Spike Jonze : Difficile pour le moment car je suis emmêlé dans tout ça (… rires) ! Je vais finalement être aussi surpris que toi !

Sir Mac Gohan : Un conseil ?

Spike Jonze : Just Do It!